L' Abolition de l'esclavage, tome 1

Page 122

80

ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

nements et les ministères innombrables donnés à la France par la mobilité de ses révolutions 1. C'était assez de gloire pour la République d'accomplir ce que la monarchie avait préparé, sans poursuivre ce passé récent d'une ingratitude injuste.

Les héritiers

d'une fortune inattendue ont coutume de médire des parents prudents qui l'ont amassée à travers mille procès. Il est vrai qu'ils ne la conservent pas longtemps sans rec un ir aux exemples de ceux qu'ils dédaignent. Telle est

trop souvent la conduite des gouvernements nou-

veaux. Les proclamations de Victor Hugues n'apprirent pas grand'chose à la commission de 1848. Les utiles essais de colonage pavtiaire du général Desfourneaux, renouvelés par un projet d'association de la

Guadeloupe,

n'étaient plus une solution applicable. En effet, payé seulement au bout de l'année, en défiance jusque-là, exposé à des pertes qu'il n'eût pas comprises, à des fraudes qu'il n'eût pas su déjouer, le noir eût regardé ce régime comme une servitude déguisée. Il fallut donc revenir à la pratique et préparer des projets de décrets et d'arrêtés 2, dont les meilleurs étaient précisément analogues à ceux qui avaient été proposés par la commission de 1840. Ce que le gouvernement de Juillet avait cru prudent de faire avant l'émancipation, le gouvernement de Lévrier fut contraint de le faire après. 1

Opinion de M. Mestro, au nom du ministère des colonies; de M. Feld-

mann, au nom du ministère de la guerre; de M. Lavollée, au nom du, ministère du commerce. - Page 185 (séance du 7 avril).


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.