L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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domaine de l'État ne pouvant être aliéné par simple ordonnance; dès lors il y avait lieu seulement d'indemniser les colonies de la jouissance qu'on leur enlevait, et de désintéresser les tiers auxquels ces biens et ces esclaves étaient en parlie affermés. Reprise en 1847 par son persévérant auteur, la proposition fut de nouveau discutée et résolue par le vote d'un crédit de 142,145 fr., malgré les objections de droit et des prédictions sinistres et ridicules sur l'effet qu'allait produire l'exemple donné par le roi, en émancipant ceux qu'on continuait à appeler les noirs du roi. « Si l'une des sucreries voisines des biens du domaine m'était offerte, écrivait un colon, à condition d'y faire résider ma femme et mes enfants, après la libération des esclaves du domaine, je refuserais, convaincu que le poison me ferait expier ma possession. » Trois ordonnances furent rendues pendant l'année 1846,

la première du 18 mai, sur l'instruction reli-

gieuse et élémentaire des esclaves, la seconde du 4 juin, s ur le régime disciplinaire, la troisième du 5 juin, sur la nourriture, l'entretien et les soins médicaux. bans un second rapport du 2 I mars 1847 ' le ministre pu t déclarer que l'exécution des deux lois de 1845 était partout complète, partout satisfaisant. Il manquait cependant encore plusieurs ordonnances, notamment sur le mariage des esclaves et sur la conservation des biens des mineurs. Quelques mois auparavant, une ordonnance du 0 dé1

Revue coloniale, t. II. p. 925.


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