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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.
Pour l'introduction d'ouvriers et cultivateurs européens aux colonies
120,000 fr.
Pour la formation, par la voie de travail libre et salarié, d'établissements agricoles, servant d'ateliers de travail et d'ateliers de discipline
560,000
Pour l'évaluation des propriétés mobilières et immobilières de la Guyane 1
50,000
Pour concourir au rachat des esclaves, lorsque l'administration le jugera nécessaire, et suivant les formes déterminées par ordonnance royale, à intervenir. ENSEMBLE
.
400,000 930,000 fr.
Ces deux lois, qui prirent la date de lois du 18 et du 19 juillet 1845, parurent au Moniteur, le même jour2, avec une troisième loi du 19 juillet, ouvrant des crédits extraordinaires pour la station navale à entretenir sur la côte d'Afrique 3. Elles étaient un progrès réel. Cependant le grand me n'était pas prononcé; elles adoucissaient l'esclavage, ellene l'abolissaient pas. « Le résultat du pécule et du rachat, disait M. de Broglie, sera bon, moral, comme amélioration dans le système de l'esclavage; mais, comme moyen d'émancipation, c'est presque une chose illusoire : il y a deux cents ans que ce système existe aux colonies espagnoles, il n'a pas même produit un effet appréciable... Demandez-vous
ce
qui arriverait, si, en France, vous mettiez un journalier qui n'a aucune propriété dans cette position de ne pouvoir 1
On dut renoncer à cette opération.
2
Moniteur du â août 1845, n° 215, p. 2219.
3
Voyez le chap. sur la traite.