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FORÇATS
ET
PROSCRITS
rateur de notreflottese n o m m e Porion. Il était desservant dans le Pas-de-Calais en 1887, quand on lui chercha noise à propos de sa façon d'interpréter le texte évangélique : « Laissez venir à moi les petits enfants. » L'aumônier des îles du Salut lui a confié les triples fonctions de sacristain, de chantre et d'organiste. Il paraît qu'il a une jolie voix de ténor. J'aurais vivement désiré entendre ce dialogue en m u s i q u e — l'Officiant: Ne
nos inducas in tentationem, —
Porion :
Sed libera nos a malo. Amen. Plus amusés qu'édifiés par notre station dans l'église, nous parcourons l'hôpital civil et militaire : il ne nous ramène pas aux idées tristes, car il ne contient pour le m o ment que trois ou quatre surveillants et soldats atteints de fièvres. Cet hôpital est fort grand, admirablement tenu, ciré et astiqué c o m m e un navire de guerre ; mais cette toilette pimpante est du maquillage et dissimule mal les rides, c'est-à-dire les lézardes.