FORÇATS
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PROSCRITS
repos en dehors du dimanche où on n'a que le service des rondes. Voilà ce qu'on exige, par quarante degrés de chaleur, d'un surveillant militaire en échange d'une s o m m e de seize cents francs, diminuée du cinq pour cent de la retraite. Je ne crains pas d'affirmer que cet h o m m e mérite bien du pays. Je maintiens que si on peut
compter
dans le corps des sujets médiocres, voire mauvais, les surveillants militaires sont, en immense majorité, honnêtes, dévoués et très doux envers les condamnés. Et j'ose dire que m o n affirmation tire une certaine autorité de ce double fait que je sais pertinemment ce dont je parle et que mes théories criminalistes ne m e rendent pas suspect de partialité. Quoi qu'il en soit des mystères horrifiques de Gourdonville, une chose est certaine : c'est que ce pénitencier est très recherché et que la journée de huit heures n'y semble pas bien dure.