FORÇATS
—
ET
PROSCRITS
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Je vais prévenir le chef, dit-il.
Presque aussitôt, celui-ci paraît. C'est u n grand gaillard d'une quarantaine d'années, bien découplé, à l'allure résolue, décoré de la médaille militaire. Belle figure de soldat, franche, très énergique, tempérée par des yeux bleus très doux qui m e révèlent l'Alsacien pur sang, m ê m e avant qu'il m'ait salué d'un cordial: « Ponchour, messieur ». Physionomie extrêmement sympathique. Je sens que cet homme-là doit savoir se faire craindre et obéir au doigt et à l'œil, mais aussi qu'il doit être juste et bon. Renseignement pris, le pronostic était exact. Après quelques phrases échangées, il m'interrompt tout à coup : —
Pardon, monsieur, n'êtes-vous pas allé
en Nouvelle-Calédonie? —
Oui, en effet.
—
Vous avez, n'est-ce pas, visité l'île N o u
en compagnie de M . le c o m m a n d a n t supérieur B...? —
C'est exact. 2