Forçats et proscrits

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FORÇATS ET

PROSCRITS

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O n agit de m ê m e envers les personnes arrê1

tées au coup d'État . O n affecta de n'envoyer à la Guyane aucun proscrit politique et, surtout, aucun représentant : c'est ainsi que M M . Marc Dufraisse, Greppo, Miot, Richardet, ayant été désignés par les commissions mixtes pour être dirigés sur ce lieu d'internement, virent leur peine commuée. Ce procédé fut encore employé à l'égard des victimes de la loi du 19 février 1858, 2

dite de sûreté générale . 1. Trois cent quatre-vingts citoyens furent transportés en Afrique et internés à La Calle, Guelma, Touk-Hanas, Tebessa, Bordj-Bouaréridj, Djidjelly, Bougie. 2. O n sait que l'attentat du 14 janvier 1858 servit de prétexte aux proscriptions, c o m m e l'avait fait celui du 3 nivôse 1800. D e m ê m e qu'on avait feint de croire que la machine infernale de la rue Transnonain avait été préparée par des révolutionnaires, de m ê m e on répandit que la bombe de la rue Le Peletier était l'œuvre des républicains. Le Moniteur ne craignit pas d'écrire, le 17 janvier, qu'il fallait voir dans l'attentat d'Orsini « le résultat d'un complot ». De son côté, le ministre de l'Intérieur, Billault, déclara, dans un rapport adressé au souverain, que « l'Empire manquerait à son devoir s'il ne frappait pas ». En guise de conclusion, il supprima le Spectateur et la Revue de Paris. Mais ce n'est point


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