FORÇATS ET PROSCRITS
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saluer », il se fâche tout rouge et menace Lafond de ses foudres. Il est si outré qu'il en rend compte au Directoire : « Je lui fis dire que le représentant d u Directoire exécutif ne répondait qu'aux pétitions écrites avec le style du respect qu'on devait à son caractère. M . Lafond est d'une impudence! Dans sa démence, il se regarde toujours c o m m e le président du conseil des Anciens. » Ce fantoche eût été simplement grotesque s'il n'avait eu entre les mains des pouvoirs aussi redoutables. U n an après sa prise de
possession
du
gouvernement, il avait c o m m i s tant d'actes arbitraires et tant d'exactions,
que
des
troubles éclatèrent à Cayenne. Les colons s'armèrent, se réunirent et mirent à leur tête Barbé-Marbois. La garnison se joignit à eux et une espèce de pronunciamiento eut lieu. O n consigna Burnel dans sa maison et on l'obligea à se démettre de ses pouvoirs en faveur d u
citoyen Etienne Franconie,