F O R Ç A T S ET PROSCRITS
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La déportation prenait enfin, pour cette catégorie de condamnés, sa forme normale : c'est-à-dire l'exil dans une contrée déterminée avec la liberté de s'y mouvoir et d'y jouir de tous les privilèges —
sauf les droits
politiques — qui appartiennent aux habitants d u pays. Le sort des survivants du premier convoi semblait s'améliorer u n peu. Barbé-Marbois enseignait aux indigènes de Sinnamary les éléments
de la science agronomique
il excellait; il faisait niveler
où
les chemins
et cherchait à transformer, au m o y e n de la canalisation, les conditions sanitaires de la localité. O n écoutait ses conseils avec respect et peu à peu on s'habitua à venir le consulter sur toutes choses; il devint l'arbitre bienveillant et indiscuté de tous les différends. Ces occupations utiles ne l'empêchaient pas de faire des vers dans lesquels il se compare à Ovide écrivant ses Tristes chez les Sarmates; mais, à bon droit, il se vante de ne s'être