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FORÇATS ET PROSCRITS
français ne
perdait
pourtant
point
ses
droits. Dans les rares m o m e n t s où l'on pouvait se réunir sur le pont et respirer un peu d'air pur, on causait, on discutait et m ê m e on rimait. Ange Pitou composait des couplets et des chœurs que les matelots, humanisés peu à peu, avaient fini par apprendre et chantaient, le soir, sur le gaillard d'avant.
Voici un échantillon de ces impromptus :
AIR : Sous la pente d'une treille.
Pour la Guyane française, Nous mettons la voile au vent Et nous voguons à notre aise Sur le liquide élément. L'Etat qui nous a vus naître, C o m m e nous, chargé de fers, A nos yeux va disparaître Dans l'immensité des mers.