Forçats et proscrits

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FORÇATS

ET

PROSCRITS

de 1809, qui nous enleva la Guyane, et le traité de Paris qui nous la rendit, il fallut attendre la revanche des vieilles barbes, en 1848, pour que le noir cessât définitivement de travailler c o m m e un nègre et se mît à paresser c o m m e un lézard. Si admirable qu'on juge cette mesure politico-philanthropique, elle fit que l'élément blanc et intelligent fut submergé par celui qui n'est ni l'un ni l'autre. Tout essai de colonisation étant, par conséquent, devenu impossible désormais, le gouvernement chercha le moyen de se procurer quelques milliers de paires de bras plus robustes et plus actifs que ceux des anciens esclaves. Je suppose qu'il ne chercha pas longtemps, car le moyen n'était pas difficile à trouver. Les bagnes contenaient une armée qu'on ne pouvait pas se faire grand scrupule d'envoyer en consommation. A ce point de vue, l'idée de transporter les forçats à la Guyane était infiniment plus


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