FORÇATS ET PROSCRITS
torride
265
ou trempés par des pluies dilu-
viennes, les fugitifs naviguèrent
pendant
quarante-huit heures sans rencontrer aucun navire. Le surlendemain de leur départ, au petit jour, ils distinguèrent nettement une terre par l'avant: mais, en m ê m e temps, la brise fraîchit tout à coup, la m e r devint très houleuse. L a pirogue bondissait sur les vagues au milieu del ' e m b r u net se rapprochait très rapidement du rivage. Il y avait là des récifs dangereux sur lesquels on était poussé à la fois par le vent et par le courant; Barrick réussit à les éviter, mais ce fut pour tomber dans des fonds de vase molle où le bateau s'engagea; une grosse lame le fit chavirer et une autre l'arracha aux mains qui voulaient le saisir : armes et provisions furent perdues. Les naufragés, embarrassés dans la vase qui leur
montait
jusqu'aux
épaules,
eurent
beaucoup de peine à gagner la plage ; ils y abordèrent dans le plus triste état. D e u x