Forçats et proscrits

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FORÇATS

ET

PROSCRITS

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suivre le vent. » Il s'évada au bout de huit mois. Depuis lors, il sut fort bien «suivre le vent ». Caché à Bordeaux, il y attentif l'amnistie. Le gouvernement consulaire l'autorisa à venir à Paris et le gouvernement impérial fit mieux encore : il le prit à son service, — il est vrai que ce fut dans la police secrète. Fouché, qui connaissait sa puissance d'assimilation et sa remarquable facilité de rédaction, pensa que ces deux qualités étaient utilisables et il l'employa à résumer, dans une note quotidienne destinée à l'empereur, les informations envoyées ou apportées par les innombrables agents stipendiés ou bénévoles. Barèrefitpreuve, dans cet office, de beaucoup de zèle et de capacité. Pendant plusieurs années, on put, c o m m e jadis à la Convention, jeter sur son bureau des liasses de dossiers, en lui disant: « Tiens, rapporte! » Ce sinistre et louche coquin mourut

à

Tarbes, âgé de quatre-vingt-six ans, entouré de la sympathie et du respect de ses conci13.


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