FORÇATS
ET
PROSCRITS
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meur de haro et l'on exigeait bruyamment leurs têtes. Mais, sagement,
l'Assemblée
refusa de laisser sortir de sa remise la dernière charrette, fût-ce pour y faire monter des pourvoyeurs d'échafauds tels que Collot, affreux cabotin, sinistre « m'as-tu vu » qui, pour se venger des sifflets du parterre de Lyon, amoncela dans cette ville les cadavres, tels que Barère, dit « l'Anacréon de la guillotine », et l'atroce Vadier. er
O n les condamna à être déportés (1 avril 1795). Encore, cependant, fallait-il, afin de ménager l'opinion très surexcitée, que cette peine de la déportation se rapprochât autant que possible et sans conteste du châtiment suprême. Ce résultat dépendait moins des sévérités de la discipline édictée que du choix que l'on ferait du lieu d'internement. Or, parmi nos possessions exotiques, la Guyane, qui avait montré en 1763 ce dont son climat était capable, paraissait avoir le