Forçats et proscrits

Page 21

FORÇATS

ET

PROSCRITS

13

mieux servi que par soi-même, le conseil d'administration — maintenant —

comme

nous

dirions

décida de se transporter en

personne dans la colonie et de se réserver le soin

des opérations. L'intention

était

louable, mais elle avait un grave inconvénient, déjà sensible en 1652, à savoir que les assemblées, grandes et petites, sont faites pour délibérer, jamais pour agir. Les douze seigneurs, « qui s'estimaient autant que de

petits rois », suivant un

écrivain contemporain, ne tardèrent pas à en faire la triste expérience. A peine étaient-ils débarqués que la discorde jeta sa p o m m e —

une pomme-liane, je suppose —

parmi

eux. O n s'accusa réciproquement, on se battit, la famine vint, et les Indiens, profitant d'une si bonne occasion, anéantirent encore une fois l'embryon de colonisation. Après d'autres tentatives, toutes infructueuses, le gouvernement royal

supprima

les privilèges accordés aux compagnies et mit


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.