FORÇATS
ET
PROSCRITS
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mieux servi que par soi-même, le conseil d'administration — maintenant —
comme
nous
dirions
décida de se transporter en
personne dans la colonie et de se réserver le soin
des opérations. L'intention
était
louable, mais elle avait un grave inconvénient, déjà sensible en 1652, à savoir que les assemblées, grandes et petites, sont faites pour délibérer, jamais pour agir. Les douze seigneurs, « qui s'estimaient autant que de
petits rois », suivant un
écrivain contemporain, ne tardèrent pas à en faire la triste expérience. A peine étaient-ils débarqués que la discorde jeta sa p o m m e —
une pomme-liane, je suppose —
parmi
eux. O n s'accusa réciproquement, on se battit, la famine vint, et les Indiens, profitant d'une si bonne occasion, anéantirent encore une fois l'embryon de colonisation. Après d'autres tentatives, toutes infructueuses, le gouvernement royal
supprima
les privilèges accordés aux compagnies et mit