FORÇATS
ET PROSCRITS
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Ce fut un spectacle plaisant et bien fait, en m ê m e temps, pour montrer la vanité des choses humaines que d'apercevoir, étalé sur des coussins moelleux — où plus d'une présidente à mortier, plus d'une femme de qualité et d'une fille d'opéra avaient reposé leurs charmes —
le marquis de Carabas
nouveau jeu dont un sourire d'orgueil faisait briller les dents blanches au milieu de sa large face noire et luisante. U n autre de ces ploutocrates à la réglisse affirmait son opulence de fraîche date par le luxe de ses réceptions. Dans ses soirées intimes, on
distribuait
aux
dames
des
gâteaux dont chacun contenait, en guise de fève, une grosse pépite. Quand il donnait un bal, c'était encore plus princier : au moment où les danses étaient le plus animées, il se faisait apporter une corbeille pleine de pépites dont il renversait le contenu au
beau milieu d'un quadrille. Il
s'offrait ainsi le plaisir éminemment délicat