FORÇATS
ET P R O S C R I T S
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lore. Ce costume et ce pompon lui semblent nécessaires à son prestige et il y verrait le gage de notre amitié. Mais on a, jusqu'ici, regimbé devant cette dépense somptuaire; on lui oppose la nécessité d'équilibrer les douzièmes provisoires. Tout en face de Saint-Laurent, à côté du port hollandais d'Albina, demeure, je l'ai dit, une nombreuse tribu de Galibis. Ces naturels sont doux, mais un peu nonchalants, quoique hardis pêcheurs
et bons
chasseurs. Pendant leurs fréquents moments de loisir, ils fabriquent des poteries qu'ils échangent contre des victuailles et surtout contre du tafia. Petits et laids, ils ont la peau bronzée, portent les cheveux longs et n'ont point de barbe. Ils s'enduisent le corps d'une peinture qui sert de fond à des arabesques —
le dessin mutuel —
plus ou
moins artistiques. U n calimbé et des bracelets composent leur costume; les femmes y
ajoutent deux paires de jarretières en 9.