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FORÇATS
ET
PROSCRITS
cela nous manque beaucoup. Nous sommes continuellement au milieu des femmes condamnées, et il nous est impossible de nous soustraire un instant, m ô m e pour faire nos prières, à leur contact, à leurs conversations obscènes, parfois à leurs injures. Vous concevez, monsieur, combien une telle situation est pénible, surtout pour nos jeunes sœurs qui ne sont pas encore habituées à tout entendre. —
Il est inouï qu'on vous ait placées dans
de pareilles conditions ! —
O h ! je n'incrimine pas la bonne volonté
de l'administration. Elle reconnaît les inconvénients dont je viens de parler, mais elle trouve que les bâtiments que nous occupons ne méritent pas une réparation qui serait trop dispendieuse en comparaison de leur valeur. Et puis, il y a une autre raison : notre présence à Saint-Laurent est contraire à la loi. —
Contraire à la loi?
—
Oui, puisque nous devrions être ins-