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APRÈS LE BAGNE !
aurait dû être de venir ici pour régulariser votre situation. Je devrais vous dresser procès-verbal ! Pour toute réponse, je lui tendis mon livret et il le prit en ronchonnant. — Vous n'avez pas d'interdiction de séjour, fit-il après l'avoir examiné quelques instants, vous avez de la veine!... Sans ça, on vous aurait envoyé au Maroni planter des patates! Depuis 1898, Cayenne a été comprise, en effet, dans les villes interdites aux libérés frappés d'interdiction de séjour par un décret du gou verneur en application de l'article 19 de la loi du 27 mai 1885, votée en remplacement de la surveillance de la haute police. N'étant point dans ce cas, j'étais autorisé à résider dans la ville. Le policier m'ayant remis mon livret, sur lequel il venait de marquer la date de mon arrivée à Cayenne, entreprit un petit discours sur la conduite que j'avais à tenir, les fréquen tations que je devais éviter, etc.... Je ne m'attardai point à écouler ses morali sateurs conseils; je saluai l'ех-cuisinier et m'en fuis, mon livret en poche, pour vaquer à des affaires, plus importantes. Profitant des indications de M. Simon, je me