A LA RECHERCHE DU TRAVAIL
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— La raison de cet apparent dédain est facile à comprendre, observai-je... On fait courir le bruit, sur tous les pénitenciers, que les forçats qui arrivent à la l i b é r a t i o n — et ils ne sont pas des masses! — ne touchent aucun secours en argent. Ils n'en sont, sans doute, pas très satis faits, mais le régime disciplinaire auquel ils ont été soumis d u r a n t leur peine ne les engage pas à élever la voix... Pour couper court à cet entretien qui deve nait gênant, M. Simon me remit les vingt-cinq francs et me demanda si j'étais allé chez le chef de la police faire viser mon livret. Je lui répondis que j'avais l'intention de m'y rendre le jour m ê m e , et il m'engagea à ne point tarder davantage pour éviter que je ne m'atti rasse des désagréments. Profilant des excellentes dispositions dans lesquelles je trouvais mon interlocuteur, je lui demandai encore s'il ne lui serait pas possible de me recommander à quelques personnes pour me faire obtenir du travail, et s'il ne pourrait intervenir en faveur des amis que j'avais laissés aux Iles, particulièrement en ce qui concernait l'anarchiste Du val qui, aux termes du règlement, était en situation d'être n o m m é concessionnaire.