Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE !

annonçait ma libération, et je fus ému de cette marque de sympathie qui, pour un instant, me fît oublier mon impatience et le lieu où j'étais. — Voilà. C'est tout ! D'une voix brève, cassante, l'employée avait prononcé ces mots, en poussant dans ma direc­ tion tout un paquet de lettres. N'ayant plus rien à faire, et n'ayant plus personne à servir, elle avait rejoint son guichet sans que, même, je m'en fusse aperçu, et elle avait pris le parti de me délivrer, enfin, mon courrier. Je me sauvai en possession de mon trésor, et allai m'installer vis-à-vis du bureau dé poste, sur un banc de la Place des Palmistes. Fiévreusement, je cherchai parmi les suscriptions. Je retrouvai l'écriture de mon excellente mère. Le cœur serré, les doigts tremblants, je déchirai l'enveloppe, et, les yeux humides de pleurs, je lus : « Mon fils bien-aimé, « Tu es enfin libre! Quelle joie, quel bon­ heur pour tes vieux parents ! Ton bon père est rajeuni de dix ans. Nous avions désespéré de te revoir... »


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