Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE!

— Maintenant, vous n'avez plus qu'à m'accompagner à la sous-préfecture. — Mon intention, répondis-je, est de m'y rendre, afin que l'on me délivre un billet pour Paris mais... je n'irai que demain. — Aujourd'hui serait préférable, objecta le fonctionnaire. — Je n'en doute pas, monsieur, ripostai-je sur un ton plus sec, mais aujourd'hui cela m'est impossible, je désire me reposer et je ne me rendrai à la sous-préfecture que demain... Vous pouvez, d'ailleurs, compter sur ma visite. Je lui tirai ma révérence pour prévenir toute nouvelle objection et, offrant le bras à mon amie, je sortis de la douane pour quérir une voiture qui nous conduirait à l'hôtel. Un antique fiacre nous reçut, tel qu'il en existe aux alentours des gares. Il était tout grin­ çant et cahotant comme les vétustes diligences des campagnes. Une petite pluie fine tomba et ses vitres cla­ quantes pleurèrent en longues rigoles au long du verre mal essuyé, tandis que, silencieux, nous regardions machinalement les rues ternes de la petite province. La voiture s'arrêta à la porte d'un hôtel banal


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