Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE!

bananes, des noix de coco, toutes sortes de fruits du pays. Un trafic s'établit entre eux et les passagers. C'était du haut du navire que l'on discutait les prix et, lorsqu'on était d'accord, c'était à l'aide d'un cordeau que l'on hissait la marchandise car il est interdit aux vendeurs de monter à bord. Ceux-ci ont dû être assez souvent dupés, car ils n'envoient ce qu'on leur demande qu'après avoir reçu le montant de l'achat. Nous vîmes enfin s'avancer un petit vapeur traînant à la remorque un chaland contenant des colis à destination de France. Ils furent rapidement arrimés et nous dîmes adieu à la Martinique pour nous diriger sur la Guadeloupe, où nous devions toucher encore avant de gagner Saint-Nazaire. Lorsque le Saint-Germain fut en vue de la Guadeloupe, je m'aperçus que le port et tous les navires de la rade étaient pavoisés de bande­ roles, d'étendards et de drapeaux tricolores. A peine avait-il stoppé, qu'une chaloupe et une dizaine de grands canots commencèrent à nager dans notre direction. A bord de la cha­ loupe, on jouait la Marseillaise; les canots for­ maient escorte.


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