Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE !

heureusement les lenteurs du voyage, mais elle était par malheur de trop peu de durée. Je devais quitter à Demerara le jeune espagnol, ami de quelques jours, et il insista pour que je raccompagnasse chez sa tante qui lui donnait l'hospitalité pour quelques mois. Cette visite employa le peu d'heures que j'avais à rester à terre et je n'ai conservé de Demerara que le gracieux souvenir d'un cottage semblant appar­ tenir à quelque roman de Dickens, et dans lequel une charmante dame et une jeune miss nous offrirent le thé. Leur réception fut si aimable que je ne pris congé d'elles qu'avec regret et que je ne fus point contrit de n'avoir pu parcourir la ville. Si j'eusse ignoré, en touchant à Fort-deFrance, que je me trouvais dans une colonie française, je n'aurais pas tardé à m'en apercevoir. Partout, il nous avait été possible de débar­ quer dès notre arrivée; cette fois, la Ville-deTanger, ayant pris son mouillage à une heure, l'autorisation de débarquer ne nous fut donnée que trois heures après. Je rencontrai sur le quai une trentaine de gendarmes qui attendaient le débarquement de leurs chevaux. Ils étaient arrivés en même temps


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