Après le bagne !

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PREMIÈRE NUIT DE LIBERTÉ

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Après un quart d'heure de marche, mon compagnon s'arrêta en face d'un petit passage ménagé entre des masures formées de mauvaises charpentes. Nous étions arrivés. Derrière lui, je m'aventurai dans ce boyau, d'une étroitesse telle qu'un seul homme pouvait difficilement y passer sans se heurter les coudes aux cloisons. J'arrivai ainsi jusque dans une cour pleine d'immondices dont l'odeur fétide me prit à la gorge. — Attends, me dit Jeanne, je vais allumer. Il gratta une allumette et mit le feu à une mauvaise bougie dont la lueur, d'abord faible, me permit de me rendre compte de l'horreur du lieu. Par la porte entrebâillée, Jeanne avait pénétré dans une cabane construite en planches disposées à claire-voie. Des débris de toute sorte étaient entassés à l'intérieur, empêchant que la porte s'ouvrît davantage. Pas un endroit où il fut possible de poser le pied ! La flamme tremblotante de la chandelle éclairait des masses sombres d'ordures, parmi lesquelles luisaient et se dressaient des tessons de 2.


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