Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE!

dises que je lui avais rapportées, tandis que je regardais une dernière fois l'admirable spec­ tacle des côtes de Sainte-Lucie. La terre disparut bientôt et nous gagnâmes le large, en mettant le cap sur Trinidad où nous devions être le lendemain au soir. Le plaisir de respirer le grand air et de goû­ ter un peu de fraîcheur, la nuit venue, me main­ tint sur le pont, à fumer ma pipe, tout le temps que je ne fus pas obligé de consacrer à dîner dans le carré. Ce ne fut qu'à minuit que je son­ geai à rejoindre ma couchette où me poursuivi­ rent, pour m'interdire le sommeil, les haut-lecœur de mes voisins, haut-le-cœur d'autant plus violents que nous tanguions plus que d'ordi­ naire. Nous ne fîmes que stopper à Trinidad, parmi de nombreux navires de toute nationalité. A Trinidad comme à Sainte-Lucie, ce sont des femmes qui sont employées à leur chargement et à leur déchargement. Des nègres débarquèrent et nous fûmes ainsi débarrassés de quelques vases de nuit et de quel­ ques accordéons. Au cours du voyage, j'avais lancé par-dessus bord, dans un mouvement d'impatience, l'instru-


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