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APRÈS LE BAGNE !
dinaire; elle accaparait l'attention du public et prenait la première place dans les feuilles quo tidiennes. Dans mon empressement à connaître des nou velles, j'oubliais de m'enquérir de ce qu'allait être ma situation à Cayenne et de la façon dont j'allais pouvoir me loger. Je songeai, enfin, à cette importante question et Jeanne me rassura en me disant que, jusqu'à nouvel ordre, je pourrais avec lui dormir dans sa case. Il était neuf heures et nous songeâmes à prendre congé de notre ami Vespi. En circulant plus tard dans les rues nous risquions d'être rencontrés par des agents qui nous auraient i m pitoyablement emmenés au poste pour infraction aux arrêtés locaux. Dans la suite, je ne tins jamais compte de cette décision des édiles cayennais et je dois avouer qu'il ne m'arriva rien de fâcheux, mais je crus, pour ce premier soir, prudent de me conformer aux sages conseils de mes camarades. Vespi nous fit un pas de conduite et, causant de choses et d'autres, nous nous dirigeâmes vers la demeure de Jeanne située à l'extrémité oppo sée de la ville.