Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE !

bade et qu'il se rendait chez des parents, à Demerara, pour y passer quelques mois de va­ cances. Je me félicitai de cette rencontre, car mon nouveau compagnon de voyage, qui ne savait pas un mol de français, connaissait en revanche assez bien l'anglais, ce qui est préférable dans les colonies, même du Sud de l'Amérique, où la langue britannique est très répandue. Nous pourrions, à l'occasion, nous servir mu­ tuellement d'interprètes et, comme il avait vi­ sité déjà les endroits où nous devions faire es­ cale, il serait mon cicerone. Le lendemain, nous étions en vue de SainteLucie. Ses côtes sont fort pittoresques. Elles présentent une alternance de coteaux fertiles et de montagnes boisées formant un épais bouquet de verdure où se repose agréable­ ment l'œil du voyageur. Mais c'est un pays de transportation. II y existe deux pénitenciers : l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes. Dès que notre navire fut sorti de l'étroit che­ nal qui accède à la baie, la première chose que nous aperçûmes fut à droite, sur une hauteur,


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