Après le bagne !

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MON TOUR VIENT

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ma compagne et la petite Maria à bord de la Ville-de-Tanger, un courrier annexe qui fait le service entre Cayenne et la Martinique, d'où l'on prend le courrier de la grande ligne des An­ tilles, venant de Colon. Le départ était annoncé pour quatre heures. M. Castaing avait eu la gracieuseté de nous recommander au maître d'hôtel des secondes classes et, dès notre arrivée, il nous installa confortablement. L'ordre fut donné d'appareiller, un coup de sifflet retentit et le navire se mit en marche pour sortir du port. Sur le quai étaient restés des parents et des amis des passagers, parmi lesquels je distin­ guais Jeanne et quelques camarades. Lorsque le bâtiment s'éloigna, nous enten­ dîmes une dernière r u m e u r , des mouchoirs s'agitèrent. C'était le suprême adieu des exilés. Le navire glissait sur une mer calme. Je res­ tai sur le pont, regardant la terre disparaître, et elle se trouva hors de vue après quelques ins­ tants. A côté de moi, avec l'insouciance de son âge, la petite Maria avait repris ses jeux...


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