Après le bagne !

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MON TOUR VIENT

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En janvier 1899, c'est encore lui qui accom­ pagne les formalités de ma libération de dis­ cours hypocrites et me refuse le secours auquel les règlements me donnaient droit. Je suis sur le point de rentrer en France, j ' a i une dernière formalité à remplir auprès de l'ad­ ministration pénitentiaire, une nouvelle décon­ venue m'attend, et c'est encore Deniel, toujours Deniel, qui doit m'en faire part. Je ne désespère pas de le retrouver un jour, alors qu'il sera retraité, sans avoir obtenu — ce dont il mourra — le bout de ruban, objet de ses convoitises et de son désespoir, je ne désespère pas de le retrouver juge de paix dans une petite commune où il aura encore à statuer sur mon cas ! De même qu'il m'avait dit, à ma libération, qu'il n'existait pas de caisse pour subvenir aux besoins des libérés, il m'affirma que l'on ne se chargeait point de les rapatrier quand ils étaient graciés, que Degrave et Monod n'avaient béné­ ficié de cette mesure que parce que, étant l'un forçat, l'autre relégué, ils se trouvaient sous la domination directe de l'administration péniten­ tiaire, alors que les libérés relèvent de la direc­ tion de l'Intérieur. 23.


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