Après le bagne !

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U N PIRATE

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et, en l'attente du départ, il occupa ses loisirs à me seconder dans mes journalières besognes. Enfin, le 3 octobre, je lui donnai diverses recommandations pour des amis de Paris et l'accompagnai à bord du navire qui allait rem­ porter et que je regardai longuement s'éloigner jusqu'à ce qu'il ne fût plus qu'un point sur l'immensité bleue. En me quittant, Degrave m'avait promis de m'écrire et j ' a i appris plus lard de lui-même qu'il s'en était acquitté par trois fois, mais je ne reçus jamais aucune de ses lettres et j'imagine qu'elles furent interceptées par les soins de l'administration pénitentiaire dont c'était assez volontiers la coutume en pareil cas. J'ai dit que, pendant son court séjour à Cayenne, Degrave avait occupé ses loisirs à quelques travaux pour mon compte. J'étais employé à cette époque à la décoration du Palais de Justice et, comme il dessinait assez bien, il me fit, en prenant sa propre main pour modèle, un pochoir représentant une main indi­ catrice qui se trouve reproduite sur les murs dans plusieurs couloirs de ce monument. « Ainsi, » dit-il au cours de son volume sur Le Bagne, « ainsi, celui qui ira demander justice


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