UN PIRATE
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saire de police? — Oui, monsieur, foutre. Avec plaisir, foutre. Rue de la Liberté, foutre. — Et où se tient cette rue de la Liberté qui, dans ses parois de pierre, abrite des commissaires de police? — Ah! a h ! tu parles bien, foutre. Ici même, foutre. Marchez tout droit. C'est à droite, foutre. — Je vous remercie infiniment, vous êtes bien gentille, Madame .... » Allons, bon, je me suis oublié. Une pluie de gros mots, en créole, m e tombent dans les oreilles. Toute la conversation, du moins de la part de la « belle », avait été dans ce lan gage. Les « foutre » se mêlaient aux « popotte m'a on » (forçat évadé), les « sal' mond' » aux « voleu' », les « blagueu' » aux « sale bête ». Enfin, après une explication pareille, je com mençais à avoir mon vocabulaire créole passa blement garni. Je prends mon sac et, avec un dernier « Merci, ma vieille dame », je me rends chez le commissaire de police. Ici, peau de boudin et compagnie, je ne vois que des nègres. L'un d'eux, sans autre explication, ouvre une cellule et veut m'y introduire. — (Merci, mon ami, je sors d'en prendre). — Il insiste. — Je résiste énergiquement, aussi bien à -celui-ci qu'aux autres chocolats qui veulent me forcer à