12
APRÈS LE BAGNE !
On a dû expédier à la Guyane u n stock de ces têtes de Marianne, car on en retrouve au moins une dans chaque c o m m u n e ! Tout à la jouissance de mes premières heures de liberté, j'avais laissé filer le temps, satisfait de visiter les points les plus curieux de ma nou velle résidence. Sous les tropiques, la nuit arrive en dix mi nutes, sans crépuscule appréciable. La nuit allait venir sans que j'eusse trouvé mon ami Jeanne, et je me verrais abandonné, sans gîte, dans celte cité qui ne m'offrait aucun secours, mais dont les règlements me contrai gnaient, étant donné ma qualité de forçat libéré, à ne plus circuler dans les rues passé neuf heures du soir, sous peine de me voir dresser procès-verbal et d'être jeté en prison!