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APRÈS LE BAGNE !
pouvait, pour cette épouse désolée et cette fillette privée de père, transgresser les règle ments, ces règlements que l'on viole si volon tiers quand il s'agit de spéculer sur la ration des forçats. Elle dut se résigner à attendre, Son mari n'était cependant point d'un tempé rament qui lui permît d'affronter les ardeurs du climat et de supporter les duretés du régime pénitentiaire. Il ne tarda pas à mourir et l'administration détourna a son profit la grosse somme que le définit possédait à son pécule, sans prendre souci de ce que deviendraient la femme et l'en fant. En désespoir de cause, elle vint à Cayenne soumettre son cas à l'administration supérieure qui ne s'en émut nullement et ne prit aucune mesure pour lui venir en aide. La veuve du relégué pouvait demander du secours à sa famille, mais il fallait deux mois pour échanger un courrier et elle se trouvait dénuée de tout, ses économies s'étaient épuisées et elle était à la veille d'être mise dans la rue. Ce fut alors que je la rencontrai. Je lui offris l'hospitalité et j'avoue très sincè-