Après le bagne !

Page 233

LE JUGEMENT

219

douloureuse agonie d'un innocent : mon cama­ rade Girier-Lorion. J'ai dit que ce Tribunal est composé d'un pré­ sident, qui est généralement l'officier le plus haut en grade de la garnison cayennaise ou le capitaine de gendarmerie; de deux juges asses­ seurs, l'un étant choisi parmi les chefs de bureau de l'administration pénitentiaire, l'autre parmi les juges suppléants du tribunal civil; d'un com­ missaire rapporteur, faisant fonction d'avocat général, également choisi parmi les chefs de bureau de l'administration; enfin d'un greffier pris parmi les surveillants militaires des péni­ tenciers. La défense des accusés est ordinairement confiée à un sous-officier, d'infanterie de marine en garnison dans la colonie, lequel s'en remet toujours « à la sagesse du tribunal ». C'est donc, en somme, l'administration p é n i ­ tentiaire seule qui accuse, légifère, instruit, requiert, juge, condamne et exécute! Je laisse à penser dans quelles conditions de bonne foi les jugements ont lieu! Je crois intéressant de reproduire un avis de nomination de défenseur d'office adressé à l'un de ces sous-officiers :


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.