Après le bagne !

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CAYENNE

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Je partis un peu au hasard à travers les rues, désireux de visiter la ville, et comptant qu'une circonstance fortuite me permettrait de trouver mon ami. En face du port, les premiers bâtiments qui s'offrent à la vue appartiennent à l'administra­ tion pénitentiaire. Ce sont les magasins du ma­ tériel et des vivres. Un peu plus loin est la douane, vaste construc­ tion en bois, où la présence des courriers met toujours une grande animation. Je pris la rue du Port à l'extrémité de laquelle, à l'angle de la rue Christophe-Colomb, se dresse la statue de Schoelcher, pour laquelle les nègres ont une véritable vénération. C'est, sur un socle de granit, un assez vilain bronze. Schcelcher, en redingote 1830, s'appuie d'une main, sur l'épaule d'un jeune nègre au­ quel il semble montrer l'avenir d'un geste pro­ tecteur. Je passe sans enthousiasme et découvre plus loin la Banque de la Guyane. Bien que ses actionnaires soient puissamment riches, elle est de pauvre apparence. Elle se compose d'un bâtiment central flanqué de deux pavillons. Le rez-de-chaussée, seul,


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