AU VILLAGE CHINOIS
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riaient le dos prissent la peine de se retourner pour voir leur interlocuteur. Un nègre dans un coin buvait de grands verres de tafia, en compagnie de deux mulâ tresses et, parfois, le rire enfantin de ces femmes éclatait, sonore, cependant que l'éclair blanc de leur dentition de carnassiers se mon trait entre leurs lèvres épaisses. Sur les nattes, des corps inertes étaient éten dus. Près d'eux se trouvaient des pipes et une petite lampe, telle une veilleuse de sanctuaire. Je distinguai des membres amaigris, des vi sages émaciés, aux joues enfoncées et bigarrées de jaune. C'était le coin des fumeurs. Certains d'entre eux présentaient les stig mates d'une intoxication profonde. Ils avaient des rires vides, et, par l'interstice de paupières à demi fermées, leurs yeux larmoyants laissaient filtrer des regards idiots. De temps à autre, j ' e n voyais, le souffle court, les mains tremblantes, se soulever avec effort pour s'emparer d'une pipe à large; et long tuyau de bambou et pousser dans son fourneau de terre, avec une aiguille, un peu du poison. Ils plaçaient l'orifice du fourneau au-dessus de la