Après le bagne !

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A P R È S LE

BAGNE!

je serais envoyé dans u n endroit excessivement malsain, afin de se débarrasser de moi. « Le c o m m a n d a n t m e fit revenir à SaintL a u r e n t quatre j o u r s a p r è s . Du reste, le camp est licencié depuis hier, rapport à la maladie. « Voici, cher ami, quelle est la situation du Maroni (qui n'est plus celle que tu as connue). « Le village s'est agrandi, mais la misère y est bien plus grande que de ton temps par la q u a n ­ tité de libérés atteints par l'interdiction et le n o m b r e des relégués individuels q u i descendent de Saint-Jean à tout instant. « De ton temps, un c o n d a m n é ne faisait pas une corvée pour u n particulier sans être payé. Aujourd'hui, il y a tellement de bras sur le m a r ­ ché que beaucoup de libérés et relégués indi­ viduels travaillent pour des c o m m e r ç a n t s rien que pour la n o u r r i t u r e . Il y en a qui sont payés dix ou quinze francs par mois!... « Ceux qui travaillent pour la c o m m u n e gagnent deux francs par j o u r . Enfin, pour tous ces m a l h e u r e u x , la situation est lamentable et, s'il n e se crée pas de débouchés, plus ça ira, pis ce sera. « Dans ces conditions, tu dois voir que la si-


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