Après le bagne !

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LA FIÈVRE DE L'OR

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de fusil, les abattaient comme du gibier, ou bien encore ils les suivaient avec patience pour dé­ couvrir leur cachette et s'emparer, derrière eux, du trésor. De rapaces commerçants les imitèrent bien­ tôt sous des formes plus légales. Ils se rendaient au placer avec des convois de vivres qu'ils échangeaient contre de l'or, mais à quelles conditions ! Une boîte de sardines se vendait cinq francs. La farine de manioc, qui vaut généralement de un franc dix à un franc vingt le kilo, était estimée quatre francs. Un litre de tafia coûtait dix et douze francs. Le vin était au même prix. Tous ces articles étaient payés en or brut, la monnaie n'ayant pas cours et, non seulement tout était d'un prix excessif, mais encore les mineurs étaient trompés sur le poids. Ceux qui rapportaient leur production à Cayenne se voyaient dépouillés par de nou­ veaux exploiteurs. Par les douaniers, d'abord, qui prélevaient sur le précieux métal douze à quinze pour cent d'entrée; par d'autres négociants ensuite qui consentaient à acheter aux mineurs de l'or paya13


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