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APRÈS LE BAGNE !
blancs, envahit en peu de temps la contrée. On racontait qu'un noir de Cayenne, Clément Temba, était revenu, après quelques semaines, avec 160 kilos de m é t a l ; qu'un autre, S a n n e Mongoon, en avait récolté 150 kilos en trois semaines; qu'un troisième, O n é m a r q u e , e n avait rapporté 180 kilos après un peu moins d'un mois de travail. Les travailleurs furent bientôt au nombre de plusieurs milliers. A Carsevenne, pas de concessions, pas de propriétaires; la place était au premier occu pant ! Ce fut le début d'une période florissante pour le fisc et le commerce de la Guyane française. Un extraordinaire va-et-vient s'était établi de Cayenne au Contesté et du Contesté à Cayenne. P o u r chercher fortune, on arrivait de la Guade loupe et de la Martinique, du Brésil et des colo nies anglaises. Aussi le banditisme ne tarda-t-il point à se dé velopper. Des troupes d'aventuriers partirent à Carsevenne, non pour travailler, mais pour dé valiser les mineurs qui rapportaient leur pro duction. Ils les gueltaient dans la brousse et, à coups