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APRES LE BAGNE !
Il m u r m u r a : — Ça, c'est la dernière lettre de mes vieux, d'il y a un an et demi... Puis ça, c'est le por trait de ma femme... Depuis, je ne sais plus rien des uns ni des autres, je sais pas ce qu'ils sont devenus. Ils ne veulent peut-être plus me con naître, ils ne pensent peut-être plus à moi... mais moi, je peux pas m'empêcher chaque soir, de penser à eux ! Il fondit en larmes, à ces mots. E m u plus que je n'aurais voulu le paraître, je m'étais dirigé vers lui, le consolant de paroles tendres, et j'avais jeté un coup d'œil sur le por trait. C'était une grossière photographie, comme on en vend pour quelques sous dans les fêtes foraines. Une fille, assez jolie, en cheveux, y était représentée attablée avec, pour fond, u n décor de jardin. Et tenait d'une main u n verre de vin, de l'autre une cigarette... — Excuse-moi... je te dérange. Je vais dor m i r maintenant, faut bien que tu te reposes... Il cacha la lettre et le portrait dans sa vareuse et s'allongea sur le sol, ne bougeant plus, de crainte de m'importuner. Mais je demeurai longtemps encore à son-