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APRÈS LE
BAGNE!
— Malgré tout, dis-je, il vaut mieux ne pas tuer quand on peut faire autrement. La vie d'un h o m m e est une chose à respecter. Si c'eût été moi qui, pourtant, t'ai amené ici... Il eut u n rire mauvais. — C'est vrai, mais toi, c'est vraiment pas tout le monde... Et puis, qu'est-ce que tu veux que ça me foute à moi, maintenant, la vie d'un h o m m e ? Est-ce qu'on a respecté la m i e n n e ? Est-ce qu'ils avaient soin de la mienne, les gâffes (1), quand ils étaient saouls et qu'ils me collaient leurs clicquels sous le naze (2) pour me faire marcher... Quand j'étais tout môme, j'étais déjà m'sieur le bon chaque fois qu'y avait une flaupée (3) à prendre... J'en ai marre! (4). Je ne répondis point, sentant qu'il n'y avait rien à répondre. Il se rasséréna un peu et me dit après u n silence : — Toi, t'es u n bon fieu. Je sais que tu t'ap pelles Courtois et que t'es anarchiste... L'anar chie, je sais pas ce que c'est, j ' a i toujours cru (1) (2) (3) (4)
Les g a r d e s - c h i o u r m e . Qu'ils me p l a ç a i e n t l e u r s revolvers sous le nez. Une correction. J'en ai assez !