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APRÈS LE BAGNE!
L'ancien « popote » aurait été mal venu de rappeler au sentiment de la dignité ces énergumènes pour qui toute fête ne peut être exempte de débauche, et pour qui toute débauche ré clame du sang versé! Quelques minutes de tumulte, un homme que l'on emporte ensanglanté et, à nouveau, la danse reprend, furibonde, cependant que l'alcool coule à flots dans les verres, que les punchs flambent et que les cuivres, à nouveau, lancent dans la nuit leurs appels. Oh! celte m u s i q u e ! Je me sentais tout ému par ses accents bar bares dans lesquels passaient des refrains popu laires de France, que j ' a v a i s entendus autrefois et qui, vieux de plusieurs années, avaient mis ce temps pour traverser les mers. En écoutant les refrains de jadis, on revoit des jours de fête en famille, des dimanches passés dans des banlieues et, à la musique, se mêlent encore des voix très lointaines, la voix des aimées qui passèrent dans notre vie, puis dis parurent à jamais laissant le souvenir de quel ques heures bienheureuses. Les accords du bal évoquaient en moi toutes