Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE !

Dans les manifestations, elles sont toujours en tête et font le coup de poing avec une maes­ tria qui rappelle celle de nos voyous de bar­ rière. A ces agréments, comme nous l'avons vu, elles joignent celui de fumer la pipe et de boire le tafia à pleins verres. Jusqu'à un certain âge, elles n'arborent pas leurs pipes dans la rue, surtout en plein jour, mais aucune d'elles ne se coucherait sans avoir fumé la sienne pendant u n quart d'heure ou vingt minutes et avalé quelques fortes rasades d'alcool. Toutes ces dames de couleur sont d'un com­ merce facile. Une réflexion de M. Charvin, ancien gouver­ n e u r de la Guyane, pourra donner une idée de l'austérité de leurs m œ u r s : En 4895, un commandant de place, ayant remarqué qu'un très grand nombre de soldats était atteint de maladies qui n'étaient pas con­ tractées au service de l'Etat, lui avait demandé de vouloir bien autoriser, à Cayenne, l'ouverture d'une maison de tolérance dans laquelle, seuls, les soldats seraient admis. — Vous désirez un lupanar? répondit le


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