Après le bagne !

Page 131

MOEURS

CAYENNAISES

117

s'approcher pour recevoir le châtiment et, sans colère, avec une impassibilité parfaite, elles le frappaient j u s q u ' a u sang. Un j o u r q u ' u n e de ces scènes de sauvagerie avait lieu devant m a maison, j ' e u s le m a l h e u r de vouloir intervenir. Mal m ' e n avait pris! Toutes les vieilles mégères du quartier m ' a c ­ cablèrent d'injures dans lesquelles le fameux « popote! » revenait à chaque phrase. P o u r échapper à leur vindicte, je dus m ' e n fermer chez moi. Les enfants sont, pour leurs mères, d'une obéissance passive. Dans la famille le père ne compte pas, pour la raison bien simple que, le plus souvent, ils ne le connaissent point. Il n'est pas rare que, dans u n e famille où la femme possède quatre ou cinq enfants, il n ' e n soit pas deux du m ê m e père. Très r a r e m e n t les noirs se m a r i e n t , et toujours les enfants restent à la mère qui demande à l'époux du m o m e n t d'élever les rejetons de ses prédécesseurs. L'autorité dont jouissent les femmes dans la famille se manifeste aussi dans les affaires publiques.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.