LIBÉRÉS EUROPÉENS, CHINOIS ET ARABES
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la part de certains indigènes u n e singulière com plaisance pour favoriser son projet. En effet, il est des propriétaires de petites tapouilles qui, après avoir exigé un prix de p a s sage, — toujours très élevé, étant donné les risques auxquels ils prétendent s'exposer, — après avoir pris les bagages à leur b o r d , vont prévenir les g a r d i e n s du port ou la po lice. Ceux-ci vont cueillir le fuyard au m o m e n t où il met le pied sur le bateau et ils font remettre une p r i m e au dénonciateur. Ces honnêtes patrons bénéficient donc sans peine des bagages, du prix du voyage, et ils touchent encore u n e s o m m e en récompense de leur délation, ce qui constitue u n e assez bonne affaire pour des h o m m e s dont la conscience ne s'émeut pas facilement. 11 est vrai que les libérés, de m ê m e que les transportés en cours de peine q u i ont atteint la limite de temps et qui sont parvenus à la pre mière classe, ont droit, d'après les r è g l e m e n t s , au bénéfice de la concession. Mais il en est de cette partie de la loi comme des autres : l'administration n'en tient a u c u n compte.