LIBÉRÉS EUROPÉENS, CHINOIS ET ARABES
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et délits suivis d'un inévitable retour au péni tencier. Il est, cependant, u n e catégorie de libérés pour lesquels l'administration civile de la co lonie est plus tolérante : ce sont les Chinois et les Arabes. Les premiers exercent tous la profession de pécheur. Comme le poisson constitue le fond de l'ali mentation des noirs et créoles, et c o m m e ces derniers ne se livrent pas plus à la pêche q u ' a aucun autre travail, à p a r t celui de la recherche de l'or dans les placers des environs de Cayenne ou du Contesté franco-brésilien, ils consentent à supporter les Chinois qui exercent une industrie indispensable à leur n o u r r i t u r e . Les Chinois, ou plus exactement les A n n a mites, ne se mêlent pas au reste de la p o p u lation. Ils vivent à Cayenne comme dans leur pays d'origine. Ils ont construit u n e sorte de village suspendu sur le canal de Laussat, creusé par la main des transportés. Les cases de ce village c o m m u n i q u e n t toutes ensemble par u n e passe relle d'une longueur de plus de deux cents mètres. A marée h a u t e , l'eau se trouve au n i -