Après le bagne !

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APRÈS LE BAGNE !

deste chambre sans meubles à raison de 30 francs par mois. Or, les libérés qui trouvent à s'employer en qualité d'engagés sont ordinairement payés de 30 à 60 francs par mois, plus une indemnité de nourriture de 25 à 30 francs ! Et, au fur et à mesure que l'on interdit à ces ex-forçats le séjour de Cayenne et des com­ munes suburbaines, et que se poursuit l'œuvre de concentration au Maroni, qui est une com­ m u n e exclusivement pénitentiaire, on achève de leur enlever les moyens de vivre honnête­ ment. En effet, ils vont grossir au Maroni le nombre déjà trop grand des relégués individuels, qui, étant donné le peu de ressources de la commune, ne trouvent déjà pas à y gagner de quoi se nourrir. Tous les travaux y sont à la charge de l'administration pénitentiaire, et elle trouve plus profitable de les faire exécuter par des hommes en cours de peine dont la main-d'œuvre ne lui coûte rien. On comprendra que, dans de telles condi­ tions, la libération équivaut à Une condamna­ tion nouvelle entraînant la mort par inanition, le suicide ou la perpétration de nouveaux crimes


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