Après le bagne !

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LIBÉRÉS EUROPÉENS, CHINOIS ET ARABES

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dront. Ceux qui possèdent u n pécule sont auto­ risés à le toucher, mais ils sont en extrême m i ­ norité. Aux dispositions légales du livret, viennent s'ajouter les tracasseries, les vexations sans n o m b r e infligées par les règlements locaux et la population tout entière, pour leur r e n d r e l'existence difficile. L e u r qualité de transportés libérés leur ferme toutes les portes; non seulement il leur est difcile de trouver du travail, mais encore de trouver à se loger, si ce n'est chez des propriétaires qui, profitant de la situation, consentent à les abriter m o y e n n a n t un prix exorbitant. Il faut ajouter à cela que, dans toute la co­ lonie, ce n'est pas seulement le prix des vivres qui est élevé, mais le prix de toutes choses en général. Le pain vaut 0 fr. 60 le kilo, et j ' a i donné déjà un aperçu des tarifs du m a r c h é , mais u n simple bourgeron d'ouvrier coûte. 6 francs ; si l'on veut se vêtir de drap, il faut donner 50 ou 60 francs pour u n mauvais c o m ­ plet de confection et de la qualité la plus infé­ rieure. Si l'on ne veut être logé comme l'était m o n ami J e a n n e , il faut se résoudre à payer u n e m o 8.


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