Journal d'un député non jugé, ou déportation en violation des lois : Tome I

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CHAPITRE

V.

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11 y avait matière à conjectures pour les amis d u merveilleux; mais n'ayant, dans toute m a vie, rien vu de surnaturel, et, persuadé que tout s'expliquerait quand il ferait jour, je crus devoir enfermer les revenans, et, prenant la clef, je leur dis : « Je vous tiens prisonniers jusqu'au » matin , et alors je vous trouverai bien. » Je retournais à tâtons vers m o n lit, quand je heurtai l'auteur de ce fracas. Il était tout velu , et il s'éloigna dès que je l'eus touché. J'étais de plus en plus étonné, et je m e perdais en suppositions, quand des invalides , dont nous n'étions séparés que par u n e cloison , m e crièrent : « C'est le » mahipourri, qui ne m a n q u e jamais de monter » à ce grenier quand il trouve la porte ouverte. » A r m é s de bâtons, Laffon et m o i , nous le forçâmes à descendre l'escalier. Il n'était pas défendu à l'agent de nous laisser dans l'île, mais on voulait transformer en faveur les choses les plus ordinaires. U n de ses amis nous dit qu'il nous permettrait d'y demeurer trois mois, pour achever de m e rétablir , et qu'il fallait lui adresser une pétition. Elle fut aussitôt prête. Je vous l'envoie , et vous prie de la lire avant de poursuivre.


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